Interview du mois – Asmaâ Bentahar, directrice marketing chez Pubstack

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Toutes les grandes entreprises du digital ont compris la nécessité de se défaire de leur dépendance aux géants…”

 

 

Asmaâ Bentahar, directrice marketing chez Pubstack nous présente cet acteur français en pleine croissance de la publicité programmatique et en quoi une startup peut aujourd’hui peser et se démarquer des mastodontes tels que Google ou Facebook.

1/ Pouvez-vous présenter votre entreprise? Quels services proposez-vous ?

Pubstack édite une plateforme qui permet aux équipes de monétisation des médias digitaux de collecter et de comprendre toute la data qui impacte leurs revenus publicitaires (header bidding, ad server…) afin de prendre de meilleures décisions et d’optimiser leur yield.   

2/ Vous avez effectué un tour de table de 2 millions d’euros auprès d’investisseurs tels que Kima Ventures, le fond de Xavier Niel ou encore BPIFrance et Romain Niccoli, le co-fondateur de Criteo en juillet dernier. Quelle est la suite des évènements pour Pubstack ?

Ces fonds nous serviront à accélérer notre développement à l’international, développer de nouvelles fonctionnalités et faire grandir les équipes en R&D. Grâce à cet apport, nous souhaitons conquérir le marché de l’analytics et du monitoring publicitaire qui représentera plus de 2 milliards d’euros en 2022.

3/ Selon vous, comment des startups peuvent rivaliser aujourd’hui face à des Google, ou Facebook, qui prennent la majorité de la croissance du digital ?

Il y a énormément d’opportunités dans le digital qui ne sont pas couvertes par les géants. Dans la mesure où 70% des revenus de Google viennent de AdWords et que la quasi-totalité des revenus de Facebook viennent de la pub. Cela laisse une marge de manoeuvre considérable aux startups pour innover et saisir d’autre opportunités dans le digital.

Du côté médias digitaux/sell-side, Google est effectivement un mastodonte qui prend énormément de place sur l’ensemble de la chaîne, puisque Google est l’Adserver principal chez la majorité des éditeurs, il y a donc un véritable enjeu d’indépendance pour eux à ce niveau. S’il est vrai que ces derniers sont obligés de travailler avec Google, il y a aussi des alternatives technologiques très prometteuses telles qu’AppNexus, Rubicon, Smart en France ou encore Triplelift qui sont déjà bien implantées chez les médias digitaux.

Côté génération de trafic, encore une fois, Google et Facebook prennent énormément de place, mais il existe des solutions qui sont de plus en plus utilisées chez les éditeurs comme l’acquisition de trafic ou les newsletters ainsi que les notifications push. De manière plus globale, toutes les grandes entreprises du digital ont compris la nécessité de se défaire de leur dépendance aux géants, elles se dirigent donc toutes de plus en plus vers d’autres solutions technologiques, ce qui ouvre la porte aux jeunes startups et donne de la place aux challengers.

4/ De manière plus générale, quelles évolutions envisagez-vous concernant votre secteur de la publicité programmatique ?

Deux évolutions principales : une consolidation et une maturité. On voit de nouveaux gros challengers apparaître (AT&T, Amazon, TheTradeDesk, Adobe). Le marché de la programmatique a un peu plus de 10 ans, et tous les acteurs de la chaîne de valeur montent en compétence, côté média et côté annonceurs.

Côté tendances, l’introduction de technologies telles que l’IA, l’apprentissage automatique ainsi que la 5G vont rendre la publicité programmatique bien plus pertinente et efficace. D’un autre côté, l’introduction de nouveaux canaux publicitaires tels que le « Out Of Home », les podcasts, l’audio-programmatic ainsi que la VR offriront non seulement plus de choix aux marques et aux éditeurs, mais permettront également une expérience plus personnalisée aux consommateurs.