L’interview de Guillaume Buffet, Fondateur de MOTHERBASE

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Nous avons interrogé Guillaume Buffet, fondateur de U Change, qui édite Motherbase, et partenaire de Start Me Up. Accompagnateur des grandes entreprises dans leurs stratégies d’Open Innovation depuis 15 ans, l’entreprise est passée ces dernières années d’un modèle conseil à un modèle SaaS et service grâce à des algorithmes d’IA permettant d’identifier, suivre et comprendre 130 000 start-up actrices de l’innovation dans le monde.

1/ Pourquoi avoir choisi d’être partenaire de la Fevad dans le cadre de l’événement Start Me Up ?

Suivre et connaître les start-up en temps réel, quel que soit leur secteur, est l’expertise de Mothebase. Depuis le premier confinement, nous avons été en première ligne, que ce soit avec les entreprises ou les services de l’Etat, pour accompagner le commerce dans sa transformation grâce aux liens créés avec les start-up. Le classement FEVAD le démontre un peu plus chaque année : la frontière entre commerce et e-commerce est de plus en plus ténue. Alors que les e-commerçants multiplient les pop-up stores pour faire découvrir leurs offres « in real life », les retailers trustent les podiums du e-commerce jusqu’à récemment réservés aux pure players. Comprendre comment le consommateur peut tirer le meilleur des deux mondes est essentiel. Mais comprendre aussi comment notre société, nos territoires, notre « vivre ensemble » sont impactés par ce phénomène me tient aussi à cœur ! Et les start-up – en particulier européennes – jouent un rôle majeur dans cette transition accélérée par la crise Covid.

Nous travaillons depuis de nombreuses années, aux côtés du Lab by CB, sur l’analyse des mutations du commerce traditionnel de proximité. Être partenaire de Start Me Up et mettre à la disposition de sa communauté le site startmeup.motherbase.ai, l’annuaire temps réel des meilleures start-up pour les e-commerçants, complète notre engagement historique dans le domaine.

2/ Quelles évolutions observez-vous en termes d’open innovation pour les entreprises et les start-up ?

Vaste question ! Le milieu des années 2010 a vu une sorte de « mouvement de mode » autour d’une relation entreprise – start-up un peu… éphémère, dirais-je. Danser ensemble une fois sur la piste n’a jamais soudé une relation pérenne ! Cette relation d’un soir a mis en péril plus d’une start-up. Elle a aussi déçu beaucoup d’acteurs « business » dans les grandes entreprises qui n’ont vu dans ce principe d’open-innovation qu’une posture de communication sans impact sur leur activité.

Ces derniers mois, l’impact business de l’open innovation sur l’activité des grandes entreprises a été démontré ! Oui, les start-up font gagner des clients, des contrats, de la performance aux grands comptes, comme le démontre le programme BizKitchen de Numeum et du CIGREF. Mais pour créer de la valeur, ces projets d’open-innovation doivent mieux se préparer et mieux s’organiser. Il ne s’agit pas de trouver « une start-up » qui va participer à « transformer » l’entreprise. Mais identifier le meilleur partenaire innovant pour résoudre une problématique business essentielle. C’est ici que nous intervenons. Motherbase identifie 130 000 start-up et acteurs de l’innovation dans le monde et leurs liens business avec plus de 2000 grands comptes. Nous sommes non seulement en mesure d’aller chercher « les meilleurs », mais en plus ceux qui sont à même de résoudre précisément l’enjeu économique pointé par nos clients corporates. Le tout à une vitesse et un niveau de performance inégalé.

3/ Comment l’écosystème de la RetailTech évolue-t-il en France ?

Cette cartographie réalisée à l’occasion de Start me Up grâce à Motherbase le démontre : près de 2000 start-up en France (et le double en Europe) abordent les problématiques des acteurs du commerce et du e-commerce.

Difficile donc aujourd’hui de définir les frontières de la RetailTech !

Oui ! Des spécialistes, en particulier sectoriels, permettent, par exemple, à un salon de coiffure d’appliquer en quelques clics le Yield Management des compagnies aériennes à l’optimisation de son planning et ses revenus. Ou à un Kebab d’être aussi performant qu’une chaîne internationale dans son click and collect. Nous assistons donc à la structuration d’une offre d’hyper-spécialistes, d’ailleurs en perpétuelle évolution.

Mais d’un autre côté, la remontée automatique des spécialités des start-up du secteur, visible dans cette cartographie, démontre que toutes les technologies s’invitent aujourd’hui chez les retailers. De la traçabilité par la Blockchain aux objets connectés, en passant par la cybersécurité toutes les composantes du métier d’un retailer deviennent « open ». Cette incroyable dynamique et l’excellence des acteurs qui y participent sont pour moi avant tout la démonstration d’un mouvement qui doit pousser les retailers à devenir assembleurs de technos et non créateurs de systèmes d’informations. À faire eux-mêmes, ils auront toujours un métro de retard. Et dans le commerce, on le sait, une innovation de retard peut faire perdre beaucoup, et très vite.