L’e-commerce français démontre une vitalité remarquable malgré les turbulences économiques actuelles. Avec 2,6 milliards de transactions annuelles – soit environ 80 commandes par seconde – notre secteur s’impose comme un pilier de stabilité et d’innovation. Cette dynamique nous rapproche du cap symbolique des 200 milliards d’euros que nous devrions franchir l’année prochaine.
La pénétration du e-commerce touche désormais toutes les tranches d’âge. Si les réfractaires diminuent naturellement (notamment chez nos aînés), la Génération Z – qui n’a jamais connu un monde sans commerce en ligne – adopte ces pratiques avec une intensité particulière.
Cette maturité du secteur se manifeste par une sensibilité nouvelle à la conjoncture économique : la crise inflationniste a ainsi constitué la première véritable épreuve pour l’e-commerce, mais la reprise actuelle, tirée pour la première fois davantage par les volumes que par la valeur, démontre sa résilience et son intégration complète dans nos habitudes de consommation. Cette maturité ne signifie pas immobilisme. L’intelligence artificielle générative représente un véritable tournant pour le secteur – plus de 80 % des entreprises e-commerce l’utilisent déjà, bien au-dessus de la moyenne nationale. Cette mutation profonde transforme l’ensemble de la chaîne de valeur : relation client, marketing, paiement, logistique et lutte contre la fraude. Elle permet de proposer des expériences hyperpersonnalisées, plus réactives et créatives, tout en générant des gains significatifs de compétitivité.
L’e-commerce français poursuit également son expansion internationale, notamment européenne, comme en témoigne la priorité accordée aux investissements à l’étranger dans notre dernière enquête auprès des dirigeants des principaux sites. Cette dynamique positive constitue un moteur essentiel pour notre économie numérique.
Mais des défis majeurs subsistent. La question environnementale reste primordiale, avec la nécessité de répondre aux attentes des consommateurs-citoyens. La signature d’une nouvelle charte sur la réduction de l’impact environnemental du e-commerce illustre notre engagement collectif dans cette voie. L’autre défi crucial concerne la mondialisation du commerce en ligne, avec l’arrivée fulgurante de plateformes extra-européennes opérant selon des règles différentes. Pour préserver une concurrence loyale et protéger les consommateurs, il est impératif que tous les acteurs respectent les mêmes normes en matière de protection des données, de sécurité et d’impact environnemental.
À la Fevad, nous restons mobilisés pour accompagner cette transition et défendre un e-commerce responsable, innovant et équitable. En capitalisant sur notre maturité et en exploitant les nouvelles technologies, nous continuons à développer un secteur qui offre aux consommateurs transparence, choix et valeur ajoutée, tout en garantissant que dans les années à venir, l’e-commerce reste un levier d’amélioration du quotidien des Français, pour le bénéfice de tous.