Focus – Le paiement biométrique, une réalité déjà bien ancrée en Asie

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Alors qu’en Europe, les moyens de paiement restent en majorité les traditionnelles espèces et cartes bancaires ; l’Asie s’est positionnée comme un leader mondial en matière d’utilisation du portefeuille numérique via des appareils mobiles et autres solutions technologiques. Huit des dix premiers pays à avoir recours au paiement mobile se trouvent par exemple en Asie et comprennent des pays comme l’Indonésie, Singapour et les Philippines (PWC Consumer Insights, 2019). Des géants tels que WeChat et Alipay jouent également un rôle primordial en termes d’innovation de paiement et placent ainsi les pays asiatiques en avance sur le reste du monde.

Comment expliquer ces avancées propres à l’Asie ? Deux principales raisons : une demande croissante de transactions rapides et fluides, un retard d’adoption des cartes bancaires ainsi qu’une culture d’acceptation des nouvelles technologies dans ce domaine plus poussée que chez nous.

Dans une recherche perpétuelle d’instantanéité au sein de leurs parcours d’achat, les consommateurs sont en effet séduits par les paiements sans contact et la mise en place de technologies biométriques. En Chine, après une large adoption du paiement par empreinte digitale, c’est désormais la reconnaissance faciale que développe Alipay pour faciliter le paiement notamment dans la restauration rapide. Plus besoin de smartphone : si le client s’est déjà pré-enregistré au service « Smile-to-pay », il lui suffira de sourire à la borne de commande après avoir choisi son repas pour le régler.

Cette facilité d’acceptation est également rendue possible par l’existence de bases de données nationales d’identité digitale des citoyens dans certains pays comme Singapour ou l’Inde. Les consommateurs sont ainsi familiarisé à l’idée d’utiliser des technologies numériques pour prouver leur identité. Par conséquent, les modifications de comportement sont perçues comme minimes et intégrer la biométrie dans les paiements quotidiens paraît avantageux.

La question du coût et de la réduction de la fraude est également un élément déterminant dans l’adoption des paiements biométriques. Avec une limite de dépenses sans contact parmi les plus élevées au Japon (environ 150€) et en Chine (environ 125€), la nécessité de renforcer le niveau de sécurité reste une priorité absolue et la biométrie est de plus en plus considérée comme une solution.