Edito : 2020 sera vert !

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Le bilan de l’année passée du ecommerce, non définitif encore, fera très certainement de 2019 une nouvelle année record, avec le franchissement de la barre symbolique de 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les 12 mois. Comme les années précédentes, cette croissance est tirée par les consommateurs, à la fois plus nombreux et surtout plus fréquents à acheter, sur des sites marchands de plus en plus nombreux. Bravo encore à tous les commerçants et à tout l’ecosystème e-commerce pour ce résultat, répété année après année !

Alors, que va nous réserver 2020 ? Je ne prends pas de grands risques en prédisant une poursuite de la croissance, observable dans tous les pays du monde. J’en prends un peu plus en prédisant qu’une des caractéristiques de 2020 sera le vert. Je veux dire par là que de plus en plus de consommateurs, et surtout parmi les plus jeunes, vont chercher une alternative à ce qui a constitué jusqu’à aujourd’hui la quasi-totalité du cycle commercial : acheter un produit neuf au gré de ses besoins ou de ses envies et, quand on n’en a plus l’usage, jeter ce produit.

Il y a un an environ, une polémique était née suite à la découverte par des journalistes de la destruction de produits retournés par les consommateurs. Il y a 3 mois, au moment du BlackFriday, une nouvelle polémique est née au sujet du caractère artificiel ou pas de cette promotion, voire au sujet du caractère « superflu » ou pas de certains achats. Derrière ces polémiques et leur reprise par les media, une vraie prise de conscience se développe chez une part croissante de l’opinion, quant à l’impact sur l’environnement des produits que nous achetons, et dont nous nous débarrassons.

Le gouvernement s’en est mêlé, et, vous le savez, une loi concernant « la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire » est en cours d’adoption par le Parlement. La Fevad s’est mobilisée pour que cette loi, principalement conçue pour les magasins, ne pénalise pas inutilement le ecommerce dans sa déclinaison pour notre circuit. Mais au-delà de la loi, je pense qu’il y a une réelle tendance de consommation, et que vous avez en main les atouts pour y répondre efficacement : vous connaissez individuellement les consommateurs et leurs achats, vous pouvez organiser des mises en relation de vendeurs et d’acheteurs, vous pouvez les joindre à tout instant à travers le smartphone, et vous avez l’expérience de la logistique du dernier kilomètre.

Ce n’est pas un hasard si de nombreux sites se sont d’ailleurs créés, avec succès, avec une offre 100% « économie circulaire » ou « reconditionnement » ou « échange de produits d’occasion », ou autre… Et même si ce n’est pas votre positionnement aujourd’hui, je pense que les clients trouveront parfaitement légitime qu’une partie de votre offre réponde à cette attente. D’ailleurs, sauf erreur, les premiers magasins à proposer massivement et simultanément des produits neufs, en stock, à côté de produits d’occasion proposés par des tiers, ont été les sites internet avec leurs places de marché.

En conclusion, je suis sûr que le e-commerce saura se saisir de cette nouvelle opportunité de croissance. Je vous souhaite donc une superbe année 2020, pleine d’innovations pour vos entreprises, et pleine de joie pour vous et ceux qui vous sont proches.

François Momboisse

Président de la Fevad